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Depuis 2009, juin est le Mois national de l’histoire autochtone au Canada.

Par Marika Bellevance pour ICI Ottawa-Gatineau, Radio-Canada

Transmettre l’âme de sa culture à travers la danse et la musique : c’est l’objectif que s’est donné Brad Lafortune en offrant des ateliers de gigue métisse, à Ottawa.

Métis franco-ontarien, originaire de Sudbury, Brad Lafortune s’est installé à Ottawa pour faire ses études universitaires, il y a une dizaine d’années. Aujourd’hui physiothérapeute à temps plein, il offre aussi des cours de danse métisse aux jeunes, et moins jeunes, dans la région.

Ses cours font d’ailleurs partie de la programmation – virtuelle, pandémie oblige – proposée ce printemps par l’organisme ottavien de diffusion culturelle MASC, dans les écoles et dans la communauté.

Un guitariste et un violoniste, accompagnés de deux danseurs, sourient à la caméra.
Les ateliers de gigue métisse de Brad Lafortune (troisième à partir de la gauche) font partie de la programmation en ligne proposée par l’organisme MASC, à Ottawa.

« Pour moi, [la danse], c’est une manière intéressante et engageante de partager ma culture avec tout le monde. »— Une citation de  Brad Lafortune, gigueur métis

Dans ses ateliers, les élèves sont initiés aux bases de la danse traditionnelle métisse, mais surtout à son histoire et à son importance.

Pour Brad Lafortune, la danse propre à ses ancêtres est un moyen d’éduquer les gens à sa culture et à son identité métisses.

Les Métis ont été créés, il y a des centaines d’années, par un mélange entre la culture européenne et celle des Premières Nations, raconte Brad Lafortune. Et notre danse le démontre parfaitement, parce que c’est un mélange de la danse irlandaise-écossaise et celle des pow-wows des Premières Nations.

Un homme enseigne la danse à des jeunes dans un gymnase.
PHOTO : AVEC LA GRACIEUSETÉ DE BRAD LAFORTUNE

Être fier de sa culture

Cela lui donne l’occasion d’expliquer pourquoi ce mélange était aussi important à la survie de la culture métisse, et d’expliquer le rôle que les Métis ont joué dans l’histoire, poursuit-il.

Car, pour lui, enseigner la danse de ses ancêtres contribue non seulement à nourrir sa fierté par rapport à sa culture, mais aussi à préserver son héritage – trop souvent oublié, selon lui – en le faisant connaître, en le partageant, dit-il.

« L’histoire autochtone, au Canada, c’est la fondation sur laquelle notre pays a été créé. C’est important de la reconnaître. »— Une citation de  Brad Lafortune, gigueur métis

Il faut qu’on célèbre notre identité, et montrer qu’on est toujours ici, au Canada, affirme-t-il.

Mais Brad Lafortune demeure optimiste quant à l’avenir de la culture des Premières Nations au pays.

Il y a une période où il y avait plus de préjugés. Mais de plus en plus, les jeunes générations sont fières de leur identité [et le montrent], que ce soit par la danse, les habits, la langue, se réjouit-il, ajoutant que l’on assiste à une « renaissance » de la culture des Premiers Peuples.

Tisser des liens, mais virtuellement

Touché par la grève dans le milieu scolaire en Ontario, Brad Lafortune avait déjà été contraint, l’hiver dernier, de repenser à la manière d’offrir ses ateliers. La pandémie de COVID-19 l’oblige maintenant à proposer ses cours en ligne.

Bien qu’enseigner la danse à travers un écran représente un défi, l’instructeur souligne néanmoins les liens que cette discipline permet de tisser, malgré la distance.

Les arts, ça crée au-delà d’un lien physique, mais aussi un lien mental, dans l’esprit, avec la culture, croit-il.

Car malgré tout, la danse demeure, selon lui, un moyen de se rapprocher – ou du moins, dans ce cas-ci, de rapprocher nos cultures.