Nous sommes extrêmement fiers de Muram Idris, une jeune cinéaste talentueuse dont le parcours a commencé avec le programme Awesome Arts de MASC à Sandy Hill, en partenariat avec le Centre de santé communautaire Côte-de-Sable. Grâce au financement de la Fondation TELUS pour un futur meilleur, Centraide de l’Est de l’Ontario et la Ville d’Ottawa, Muram a eu l’occasion d’explorer le monde du cinéma à travers des ateliers pratiques, découvrant ainsi le pouvoir du récit et de l’expression de soi.

Muram a participé à de nombreux programmes, mais ce sont surtout les ateliers de stop motion animés par Tina LeMoine en 2013, ainsi que le programme Cinepoem avec Jamaal Amir Akbari, Craig Conoley et Randy Kelly en 2015, qui se sont révélés marquants pour elle.

Aujourd’hui, son court métrage sera projeté au Festival du Film Noir d’Ottawa le 29 mars à 15 h. Dans cette entrevue, Muram revient sur son expérience avec le programme Awesome Arts et sur la manière dont celui-ci a tracé son chemin vers des études en cinéma. Avec ses propres mots, Muram raconte comment les expériences vécues dans ce programme ont éveillé et nourri sa passion pour la réalisation.

MURAM IDRIS

J’ai vraiment adoré mon expérience avec Awesome Arts, car c’était une nouveauté que je n’aurais jamais pensé avoir la chance d’explorer ou même de vivre. Pendant les ateliers de stop motion avec Tina et mes camarades, apprendre et participer à toutes les étapes du processus — de la création de l’histoire à la construction des décors — était vraiment exaltant. À la fin de cet atelier, j’avais tellement appris que j’ai su immédiatement que ce ne serait pas la dernière fois : j’avais besoin de revivre ce sentiment. Travailler avec Jamaal sur mon poème, puis le transformer en vidéo avec Craig et Randy, m’a appris que l’art pouvait être profondément personnel. Tout ce processus a ouvert mes jeunes yeux : créer de l’art sous forme de film est devenu pour moi un moyen essentiel de m’exprimer.

Je trouve que le cinéma rassemble les gens. Aussi idéaliste que cela puisse paraître, lorsqu’une œuvre d’art porte une forme de vulnérabilité, aussi subtile soit-elle, il y aura toujours des gens pour s’y reconnaître. Ce type de connexion rend l’art puissant. De plus, j’aime la collaboration qu’implique la création d’un film. En travaillant avec les autres, j’apprends énormément, et c’est réciproque. Ces différentes perspectives m’aident à évoluer, à améliorer mon travail et celui des autres.

Honnêtement, je ne pense pas que je serais allée étudier le cinéma sans ce programme et sans mon enseignante de cinéma au secondaire. En grandissant là où je vivais, travailler dans les arts, encore moins dans le cinéma, me paraissait impossible. C’était un monde inaccessible. Mais après avoir participé au programme Awesome Arts, j’ai compris à quel point le simple fait de créer était accessible, peu importe les ressources disponibles. J’ai découvert que la détermination est la compétence la plus précieuse à développer. Au secondaire, j’ai étudié à l’École secondaire publique De La Salle, dans le programme de cinéma. Je n’avais jamais envisagé étudier le cinéma après le secondaire, jusqu’à ce que ma professeure, Nicole Blundell, m’encourage à au moins soumettre ma candidature. J’étais sceptique, mais à ma grande surprise, j’ai été acceptée dans le programme de production cinématographique de Concordia.

Des programmes comme Awesome Arts sont essentiels pour les jeunes. Ils comblent les écarts et offrent des opportunités égales à tous. À mon avis, l’occasion d’explorer son identité artistique est très importante. Ce n’est peut-être pas pour tout le monde, mais on ne le saura jamais sans essayer — et on peut se surprendre soi-même. Il y a un petit artiste en chacun de nous, et il est rassurant de savoir qu’il existe des programmes prêts à nourrir ce potentiel, peu importe qui l’on est.


LES VIDÉOS DE MURAM